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VOMIR À EN MOURIR!

Updated: 21 minutes ago


Quel titre à coucher dehors pareil !


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J’ai tellement changé, je suis comblée ! Ma vie est loin d’être parfaite, mais elle est ce dont je n’ai jamais osé rêver. Ma vie est douce, simple, remplie d’amour, appuyée par de fortes amitiés, elle baigne dans une relation amoureuse bâtie dans le respect et la confiance. Elle est parsemée de rires d’enfants et le bonheur qu’ils amènent.


Il y a 11 ans tu m’aurais dit que ma vie serait celle qu’elle est aujourd’hui, je ne t’aurais bien évidemment pas cru.


Vomir à en mourir, ça semble irréel et pourtant !


Je pourrais entrer dans les détails, mais pour l’instant, je vais en faire une histoire courte. À l’âge de 15 ans (il y a donc 21 ans de cela), j’ai perdu le contrôle total. C’est un soir de juin que j’ai cru avoir perdu la vie.


J’étais passagère sur le VTT d’un ami et malheureusement, ce soir-là nous sommes partis à deux et je suis revenue seule. J’ai 15 ans, je me réveille à l’hôpital après une opération de plusieurs heures et je veux absolument avoir des nouvelles de la personne qui conduisait. À partir de ce moment, le soleil ne brillera plus de la même façon à mes yeux et mes rires n’auront plus la naïveté de l’adolescente que j’étais. Je n’avais aucun contrôle, la vie a tiré les dés et c’en était ainsi. J’allais être l’unique survivante de ce drame pour le reste de ma vie.


On est adolescent, on se croit en contrôle de tout… Eh bien la journée où tu heurtes un mur tu deviens adulte avant ton temps. Tu cherches donc un sens à ce qui n’en a vraisemblablement pas. Tu te défends du mieux que tu le peux en cherchant à t’accrocher à quelque chose. Étant la jeune fille que j’étais, mon poids a été la plus facile et simple des cibles pour avoir/ravoir de l’emprise sur mon quotidien. Je ne suis assurément pas la seule à développer ce réflexe. L’alimentation est un mode compensatoire pour plusieurs.


J’ai donc commencé par enchaîner de petits changements alimentaires anodins. Ensuite, j’ai enchaîné des régimes plus drastiques les uns que les autres, ajoute à cela des entraînements plus demandants de jour en jour. Tout cela prenait de plus en plus de temps jusqu’à prendre tout mon temps. Je n’étais jamais suffisamment mince, mes entraînements jamais assez intenses, ma personne jamais assez isolée et mon assiette toujours trop remplie…


Un jour, je n’en pouvais plus de me priver. J’ai alors eu une idée plus sombre encore. Je voulais manger tout ce qui me plaisait sans prendre de poids. J’ai alors commencé par l’utilisation de laxatifs et j’ai par la suite décidé de me faire vomir ! Dégoûtant, je sais… Moi qui n’avais vomi que deux fois dans ma vie ; je vous jure que c’était la pire des choses qui pouvait m’arriver. Mais dans ma tête de jeune fille, pour maigrir il fallait souffrir (probablement pour me sentir vivante) et j’y étais prête. Je me garde le reste des détails, car je ne voudrais aucunement que les méthodes que j’ai utilisées puissent influencer qui que ce soit à prendre ce chemin. Là, je vous entends me dire que ça n’a aucun sens ; personne ne voudrait utiliser ce qui t’a rendu malade pour maigrir !


Mais laisse-moi en douter. Quand tu es dans le tourbillon de la maladie, tu cherches la moindre chose qui pourrait te donner le chiffre que tu désires sur la balance. J’ai moi-même épuisé toutes les vidéos disponibles sur internet à ce moment-là, qui détaillaient le régime alimentaire de gens que je considérais au corps parfait pour m’aider à maigrir. En me disant : « D’accord, elle prend XXX de ça par jour ; c’est ce que je vais faire demain », et ainsi de suite, puis les journées s’enchaînaient en appliquant ces « nouvelles manies »… dont je vais me garder les détails !


Pour vous dire qu’à la fin, je n’avais plus ou presque plus de menstruations, j’avais les mains et les pieds d’une couleur jaunâtre, je faisais de l’acné, je perdais mes cheveux anormalement, ma peau séchait et craquait et j’avais froid en tout temps. Mon rythme de vie était déséquilibré, je n’arrivais plus à dormir la nuit, je faisais des chutes de pression, je m’endormais tout au long de la journée, j’avais peine à conduire et à travailler. La moindre nourriture que je donnais à mon corps, je la faisais vomir sur-le-champ. Au moment où j’ai pris conscience que j’avais besoin d’aide, c’est la journée où je me suis rendu à vomir l’eau que je donnais à mon corps. Celle-ci donnait du volume à mon ventre et je ne pouvais même plus endurer la présence de liquides dans mon estomac. À ce moment, j’étais rendu à vomir jusqu’à 8 fois par jour.


J’ai alors demandé de l’aide ; aide qui m’a alors été refusée par les centres hospitaliers, car mon IMC était normal !


Ça semble bizarre, mais les personnes qui se font vomir tendent à prendre du poids plutôt qu’à en perdre. À un certain moment, le corps emmagasine tout ce qui entre pour sa survie et pour pouvoir contrer la prochaine privation.


J’avais donc le profil symptomatique, mais pas physique pour me faire soigner. Je devais donc faire appel au privé. Ce centre dans lequel j’ai séjourné durant trois semaines, j’y ai vécu les pires et les plus belles semaines de ma vie. Ces trois semaines sont le début d’un autre chapitre, le chapitre qui me sortira des troubles alimentaires.


Je vous laisse là-dessus - bien oui je coupe ça court de même ! La suite suivra dans un prochain texte.


Faites une introspection – et pas obligé d’avoir touché le fond comme je l’ai fait pour avoir cette réflexion sur soi-même… mais : As-tu ou as-tu déjà eu une mauvaise relation avec la nourriture ?

Pour avoir une mauvaise relation avec ton corps, la nourriture ou l’activité physique, tu n’as pas besoin de souffrir d’un trouble de l’alimentation. Cela peut se traduire simplement par l’enchaînement de diverses diètes (fameux cercle vicieux de la culture des diètes), par la privation, le retrait de certains aliments, l’entraînement pour unique but de maigrir, l’angoisse face à certaines activités sociales ou la nourriture en fera partie intégrante, la venue de l’été (les maillots de bain) et ainsi de suite.


Si tu réalises l’exercice d’introspection, fais-le avec bienveillance !


Et si tu as besoin d’aide, voici des organismes qui peuvent te soutenir:




Avec douceur!

Cathryna



 
 
 

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